Sténose carotidienne

Suite aux analyses effectuées, il a été constaté une dégradation significative de votre artère carotide nécessitant une opération chirurgicale. Dans l’optique de vous permettre de prendre une décision éclairée, il est primordial que vous soyez au courant des risques associés et des résultats normalement attendus post-opération. Pour cela, le chirurgien ainsi que l’anesthésiste vous accueilleront lors d’une consultation préopératoire où ils détailleront les différentes étapes de cette intervention. Le document que vous lisez actuellement a pour objectif de vous préparer au mieux pour cette intervention.

Qu’est-ce qu’une sténose carotidienne ? 

L’artère carotide interne, localisée au niveau du cou, a une fonction essentielle : acheminer l’oxygène, indispensable au fonctionnement optimal du cerveau. En moyenne, son diamètre est de 4 mm. Néanmoins, il peut arriver que cette artère se retrouve obstruée. Cela est généralement dû à la présence de dépôts athéromateux, autrement dit des dépôts de graisse, au sein de sa paroi. Ces dépôts sont susceptibles de provoquer une sténose, soit une diminution du calibre de l’artère. Lorsque l’obstruction atteint un certain degré, l’oxygénation du cerveau peut être insuffisante, entraînant ainsi divers symptômes et complications qui peuvent être graves si la situation n’est pas prise en charge rapidement.

Qu’est-ce qu’un accident vasculaire ischémique ? 

Un accident vasculaire ischémique (AVC) est la conséquence du manque d’apport d’oxygène dans une partie du cerveau. Il peut être, parmi de nombreuses causes, la conséquence d’une thrombose (occlusion) de la carotide interne ou d’une embolie (migration d’un caillot ou d’un débris de dépôt graisseux) cérébrale à partir d’une sténose carotidienne. Dans les deux cas une partie du cerveau est moins irriguée. Il y aura alors un déficit neurologique (paralysie) plus ou moins important correspondant au territoire cérébral atteint. Le déficit peut concerner l’hémicorps (hémiplégie) ou une partie du corps (membre supérieur ou inférieur) et parfois s’associer à une paralysie faciale et/ou à des troubles du langage. Le déficit neurologique est du côté opposé à la lésion artérielle (déficit de l’hémicorps droit pour une sténose carotidienne gauche et inversement). 

L’AVC peut être transitoire (accident ischémique transitoire ou AIT) si la récupération se fait en moins de quelques heures. Dans le cas contraire on dit que l’AVC est constitué. La récupération se fait alors de façon plus ou moins complète sur plusieurs semaines. Parfois les séquelles sont importantes et définitives. 

Dans certains cas, l’atteinte concerne la vision par occlusion de l’artère centrale de la rétine, entrainant une perte de vision transitoire ou définitive. Dans ce cas l’œil atteint est du même côté que la lésion carotidienne. 

En France, l’incidence annuelle des AVC (nombre de nouveaux cas par an) est de 2/1000 habitants (tous âges confondus) avec 15 à 20% de décès dans le premier mois et 75% de patients survivants avec des séquelles. La prévalence (fréquence de la maladie dans la population) est de 5/1000 habitants (tous âges confondus). L’âge moyen de survenue d’un AVC est de 71 ans chez l’homme et 76 ans chez la femme, 25% des victimes d’AVC ont moins de 65 ans. Parmi ces AVC, 25% sont en rapport avec des lésions athéromateuses de la carotide. 

 

D’où vient la sténose carotidienne et qui atteint-elle ? 

 

La sténose carotidienne est une affection qui a plusieurs causes, mais qui est principalement favorisée par les facteurs de risque cardio-vasculaires. Le tabac, l’alcool, un excès de cholestérol, l’hypertension artérielle et le diabète sont autant de facteurs qui peuvent encourager l’apparition de cette maladie. En effet, ces éléments nuisibles à la santé favorisent les dépôts athéromateux sur la paroi des artères, et en particulier sur celle de la carotide interne, située dans le cou. Ces dépôts de graisse, également appelés plaques d’athérome, sont les responsables de la réduction du diamètre de l’artère, donc de la sténose carotidienne.

Qui est susceptible d’être touché par cette maladie ? Bien que tout le monde puisse développer une sténose carotidienne, les personnes exposées à ces facteurs de risque ou à d’autres comme l’âge avancé, l’obésité, un mode de vie sédentaire, ou encore les antécédents familiaux d’affections cardio-vasculaires, sont particulièrement vulnérables. Il est donc crucial de contrôler ces facteurs de risque autant que possible, afin de réduire la probabilité d’apparition de la sténose carotidienne. Un suivi médical régulier, une bonne hygiène de vie et une alimentation saine sont autant de mesures préventives à prendre en compte.

 

Quels sont les risques liés à la sténose carotidienne ? 

 

La sténose carotidienne, en plus de réduire l’apport en oxygène au cerveau, présente d’autres risques à ne pas négliger. L’une des principales complications possibles de cette maladie est la thrombose, qui correspond à l’occlusion de la carotide. C’est-à-dire que la circulation sanguine est interrompue par la formation d’un caillot sanguin à l’intérieur de l’artère, ce qui peut avoir des conséquences graves sur l’état de santé du patient.

Un autre danger est la formation d’un caillot sur la sténose elle-même, qui peut à tout moment se détacher et migrer dans la circulation sanguine. On appelle cela une embolie. Lorsqu’un tel caillot migrateur atteint une artère du cerveau, il peut provoquer son occlusion. En résulte une diminution, voire une interruption de l’apport en sang et en oxygène à une partie du cerveau.

Cette situation peut avoir des conséquences potentiellement sévères et entraîner divers troubles neurologiques, allant de déficits fonctionnels transitoires à un accident vasculaire cérébral (AVC). De plus, l’occlusion d’une artère du cerveau peut aussi engendrer des troubles de la vision, voire une perte de la vision, en raison du lien étroit entre le cerveau et le système visuel.

Il est donc crucial de détecter et de traiter la sténose carotidienne le plus tôt possible pour minimiser ces risques et protéger au maximum les fonctions vitales du patient.

 

Quels signes indiquent la présence d’une sténose carotidienne ?

La sténose carotidienne est une maladie qui, dans de nombreux cas, ne présente aucun signe manifeste, surtout lorsqu’elle est en phase initiale ou de gravité modérée. En effet, lorsqu’elle est légère ou modérée, elle peut être totalement silencieuse et passer inaperçue pendant longtemps, on la qualifie alors d’asymptomatique.

Cependant, lorsque la sténose carotidienne évolue, elle peut provoquer des troubles neurologiques de gravité variable. En particulier, elle peut être à l’origine d’un accident ischémique transitoire (AIT), qui se manifeste par des symptômes neurologiques temporaires tels que des troubles de la vision, de l’élocution ou des mouvements. Il s’agit d’une urgence médicale, car il peut annoncer un accident vasculaire cérébral (AVC) imminent.

Lorsqu’elle est à un stade avancé, la sténose carotidienne peut entraîner un accident vasculaire cérébral (AVC), qui est une urgence médicale grave. Les symptômes de l’AVC peuvent comprendre une faiblesse ou un engourdissement soudain d’un côté du corps, des difficultés à parler ou à comprendre, une perte soudaine de la vision, des maux de tête sévères, des étourdissements ou une perte d’équilibre.

En présence de ces symptômes, on parle de sténose carotidienne symptomatique. Il est essentiel de consulter un professionnel de santé dès l’apparition de ces signes afin d’obtenir un diagnostic précis et d’initier un traitement adapté le plus rapidement possible pour éviter d’éventuelles complications graves.

 

Quels sont les tests diagnostiques clés pour identifier une sténose carotidienne ?

L’écho-doppler est le premier examen à réaliser face à une suspicion de sténose carotidienne. Il s’agit d’une procédure non invasive et sans douleur, qui permet de détecter et de mesurer la gravité d’une sténose carotidienne. En effet, cet examen utilise les ultrasons pour visualiser les artères et évaluer la circulation sanguine. Il permet ainsi de quantifier le degré de rétrécissement de l’artère, une information cruciale pour déterminer la marche à suivre.

Si cet examen révèle une sténose supérieure à 60%, des investigations supplémentaires sont nécessaires pour obtenir une image plus détaillée de l’artère affectée. Un angio-scanner ou une angio-IRM seront alors demandés. En cas d’insuffisance rénale sévère, l’angio-IRM sera privilégiée, car elle n’implique pas l’utilisation de produits de contraste iodés potentiellement néphrotoxiques.

Ces examens d’imagerie médicale permettent non seulement de confirmer le degré de la sténose carotidienne, mais également d’analyser l’état des autres artères qui alimentent le cerveau. Ils offrent également la possibilité d’examiner le parenchyme cérébral, c’est-à-dire la substance du cerveau elle-même, afin d’évaluer les conséquences potentielles de la sténose sur la vascularisation cérébrale. Ils permettent une évaluation complète et précise de la sténose carotidienne, et constituent une étape essentielle pour déterminer le traitement le plus approprié.

Quels sont les principales approches thérapeutiques pour la sténose carotidienne et leurs éventuels risques associés ?

La stratégie thérapeutique face à une sténose carotidienne est déterminée par deux facteurs clés : le degré de rétrécissement de l’artère, exprimé en pourcentage, et la présence ou non de symptômes associés à cette sténose. D’autres éléments entrent également en ligne de compte, tels que la structure de la plaque d’athérome et des critères généraux couramment utilisés en chirurgie, comme l’âge du patient, son état cardiaque et respiratoire, entre autres. La décision finale concernant le traitement à adopter sera prise en concertation avec le chirurgien vasculaire, qui vous expliquera de manière détaillée les différentes options disponibles. 

  • Traitement médical : Pour les sténoses carotidiennes, le traitement médical comprend la gestion des facteurs de risque cardiovasculaires (comme l’arrêt du tabac, une alimentation équilibrée et la pratique régulière d’exercices physiques), l’administration d’un médicament antiagrégant plaquettaire (qui rend le sang plus fluide) et une statine (qui diminue le taux de cholestérol dans le sang). Le suivi de l’évolution de la sténose est assuré par des écho-dopplers semestriels ou annuels, en fonction de la gravité de la sténose. En cas de sténose modérée, un traitement médical combiné à une surveillance régulière est généralement suffisant.
  • Traitement chirurgical : Si la sténose carotidienne est sévère ou symptômatique, l’intervention chirurgicale est le traitement de choix. Elle consiste en une endartériectomie carotidienne, c’est-à-dire l’ablation de la plaque d’athérome. Cette intervention peut être réalisée sous anesthésie générale ou loco-régionale (anesthésie du cou).  Au cours de cette opération, le chirurgien pratique une incision verticale dans le cou, puis ouvre la carotide afin d’enlever la plaque d’athérome. Il peut alors suturer un patch (prothétique ou biologique) pour élargir l’artère, ou refermer directement l’artère (suture directe). Dans certains cas, le chirurgien peut opter pour une éversion de la carotide, après avoir coupé l’artère à sa base. Dans de rares situations, il peut être nécessaire de remplacer l’artère par un pontage (veineux ou prothétique). Le choix de la technique opératoire dépend des caractéristiques anatomiques du patient. L’opération dure en moyenne entre une et deux heures. Diverses techniques sont utilisées pendant l’intervention pour protéger le cerveau. La surveillance postopératoire peut nécessiter un séjour dans une unité de surveillance continue pendant 24 heures. La durée de l’hospitalisation varie en fonction de l’établissement, de l’état de santé préopératoire du patient et de l’évolution postopératoire.

Quelles sont les complications possibles de cette intervention ? 

Bien que rares et grandement diminués grâce aux mesures de précaution prises avant et pendant l’opération, des complications peuvent survenir. Les plus significatives sont les complications cardiovasculaires et neurologiques, qui incluent le risque d’accidents vasculaires cérébraux transitoires ou permanents. Le taux de ces complications est estimé entre 1 et 2% pour les sténoses asymptomatiques, et à 4% pour les sténoses symptomatiques, qui ont manifesté des symptômes avant l’opération.

Il y a aussi un risque, bien qu’extrêmement rare, de thrombose aiguë de l’artère carotide, qui se caractérise par une coagulation du sang peu après l’opération et qui nécessite une intervention chirurgicale immédiate.

De plus, un hématome du cou peut se produire dans de rares cas. S’il exerce une pression, une intervention d’urgence est requise pour l’évacuer.

Suite à l’opération, des difficultés à avaler peuvent se manifester durant les premiers jours, mais ce trouble est généralement transitoire. D’autres effets secondaires peuvent également survenir, tels qu’une dysphonie (modification de la voix), une diminution de la sensibilité de la zone du menton et/ou du lobe de l’oreille, une asymétrie labiale, des picotements au niveau du visage et de la langue du côté opéré. Ces troubles se résorbent normalement avec le temps.

Quelle est la surveillance après avoir été traité ? 

Suite à une intervention sur la carotide, il est impératif de bénéficier d’un suivi régulier avec votre chirurgien vasculaire. Cela comprend notamment un contrôle via écho-doppler pour assurer un suivi précis de l’état de votre artère. De plus, le traitement médical que vous avez suivi doit être maintenu sur le long terme. Bien que le risque de resténose, c’est-à-dire de nouveau rétrécissement de l’artère, soit extrêmement faible, il justifie néanmoins cette surveillance attentive. L’objectif est de maintenir une santé optimale de votre système vasculaire et de prévenir d’éventuelles complications futures. C’est pour cette raison qu’un suivi régulier et la poursuite de votre traitement médical sont essentiels pour garantir votre bien-être sur le long terme.

La sténose carotidienne est une condition médicale caractérisée par un rétrécissement de l’artère carotide interne, située au niveau du cou, responsable de l’apport d’oxygène au cerveau. Ce rétrécissement est généralement causé par des dépôts de graisse appelés plaques d’athérome, qui peuvent obstruer le passage du sang. Cette diminution du flux sanguin peut entraîner une insuffisance d’oxygène dans le cerveau et conduire à des symptômes tels que des troubles de la vision, de l’élocution, ou des mouvements. Dans les cas les plus graves, une sténose carotidienne non traitée peut augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) et d’autres complications potentiellement graves.

Dans de nombreux cas, la sténose carotidienne peut être asymptomatique, surtout lorsqu’elle est légère ou modérée. Cependant, lorsqu’elle devient plus sévère, elle peut provoquer des symptômes neurologiques temporaires, tels que des troubles de la vision, de l’élocution ou des mouvements, qui caractérisent ce qu’on appelle un accident ischémique transitoire (AIT). Dans les cas les plus avancés, elle peut conduire à un accident vasculaire cérébral (AVC) complet, avec des symptômes tels qu’une faiblesse ou un engourdissement soudain d’un côté du corps, des difficultés à parler ou à comprendre, des maux de tête sévères, des étourdissements ou une perte d’équilibre.

Le diagnostic de la sténose carotidienne est réalisé à l’aide d’un écho-doppler, un examen non invasif qui permet de visualiser et de mesurer le degré de rétrécissement de l’artère. Si la sténose est confirmée et que son degré est supérieur à 60%, des examens d’imagerie supplémentaires, tels qu’un angio-scanner ou une angio-IRM, peuvent être nécessaires pour obtenir une image plus détaillée de l’artère affectée et de son état.

Le traitement dépend du degré de rétrécissement de l’artère et de la présence ou non de symptômes associés. Dans les cas légers à modérés, un traitement médical, comprenant la gestion des facteurs de risque cardiovasculaires et des médicaments antiagrégants plaquettaires et des statines, peut être suffisant. En revanche, si la sténose est sévère ou si des symptômes sont présents, une intervention chirurgicale appelée endartériectomie carotidienne peut être recommandée pour enlever la plaque d’athérome et rétablir la circulation sanguine normale.

La sténose carotidienne peut augmenter le risque d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) et d’autres complications neurologiques graves si elle n’est pas traitée. Le traitement chirurgical de l’endartériectomie carotidienne présente certains risques inhérents à toute intervention chirurgicale, tels que les risques liés à l’anesthésie, les infections, les saignements ou les caillots sanguins. Cependant, les bénéfices de cette intervention, en réduisant le risque d’AVC à long terme, sont généralement considérés comme supérieurs aux risques potentiels. Votre chirurgien vous expliquera en détail les risques spécifiques liés à votre situation et répondra à toutes vos questions avant de prendre une décision éclairée sur le traitement le plus approprié.