Tout ce que vous devez savoir sur le cathéter de dialyse

 

L’hémodialyse est un traitement essentiel pour les personnes dont les reins ne fonctionnent plus correctement. Elle consiste à filtrer le sang du patient en utilisant une machine spéciale de dialyse. Pour établir une connexion entre le corps du patient et l’appareil de dialyse, deux options sont possibles : la création d’une fistule artério-veineuse ou l’insertion d’un cathéter de dialyse.

Le cathéter de dialyse est un tube souple et stérile qui est inséré dans une veine centrale du corps, généralement près de la poitrine ou du cou. Il s’agit d’un accès vasculaire temporaire utilisé lorsque la création d’une fistule artério-veineuse n’est pas possible ou nécessite plus de temps. Ce cathéter permet d’établir un passage direct pour le transfert du sang du patient vers la machine de dialyse et vice versa.

Dans cette fiche, nous vous expliquerons en détail le fonctionnement du cathéter de dialyse, les étapes de son insertion, ainsi que les soins nécessaires pour éviter les complications. Nous aborderons également les avantages et les inconvénients du cathéter de dialyse par rapport à d’autres méthodes d’accès vasculaire. En comprenant mieux le rôle et l’utilisation du cathéter de dialyse, vous pourrez participer activement à votre traitement d’hémodialyse et prendre des décisions éclairées concernant votre santé rénale.

 

cathéter veineux

Qu’est-ce qu’un cathéter de dialyse ?

Le cathéter de dialyse est un tube souple en matière plastique. Il est inséré dans l’un des principaux vaisseaux sanguins à travers la peau. L’autre extrémité reste à l’extérieur du corps et est reliée à la machine de dialyse lors du traitement. Entre deux traitements, l’extrémité extérieure est recouverte d’un pansement et se trouve discrètement sous vos vêtements.
Contrairement à une fistule artério-veineuse, un cathéter de dialyse peut être utilisé immédiatement après sa mise en place.

Quelles sont les indications de la pose d’un cathéter de dialyse ?
Les principales indications du cathéter de dialyse :
– un besoin urgent, non planifié de dialyse
– un besoin seulement temporaire de dialyse
– dans l’attente de la réalisation ou de la maturation d’une fistule artério-veineuse

 

Quelle est la différence entre un cathéter de dialyse temporaire et un cathéter de dialyse « tunnelisé » ?

 

Lorsqu’il s’agit de l’accès vasculaire pour la dialyse, il existe deux types de cathéters de dialyse : le cathéter temporaire et le cathéter « tunnelisé ». Comprendre les différences entre ces deux options est essentiel pour choisir le type d’accès vasculaire le plus approprié.

Le cathéter de dialyse temporaire est souvent utilisé en situation d’urgence, notamment dans les unités de soins intensifs ou de réanimation. Il est inséré directement en ponctionnant une veine du cou (veine jugulaire) ou du pli de l’aine (veine fémorale). Cependant, ce cathéter ne peut rester en place que pendant une durée maximale de 7 à 10 jours en raison d’un risque élevé de saignement et d’infection.

En revanche, le cathéter de dialyse « tunnelisé », également appelé cathéter permanent, présente moins de risques d’infection et de saignement. Il est ainsi nommé en raison de son trajet sous la peau avant d’entrer dans la veine. Comparé au cathéter temporaire, le cathéter tunnelisé peut rester en place pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Cependant, il est impératif de prendre des précautions strictes et de procéder à des soins locaux rigoureux pour limiter le risque d’infection.

Bien que les deux types de cathéters de dialyse remplissent la fonction d’accès vasculaire pour la dialyse, le cathéter temporaire est utilisé en situation d’urgence et présente un risque accru d’infection et de saignement. En revanche, le cathéter tunnelisé est considéré comme un accès vasculaire plus durable, nécessitant des soins attentifs pour prévenir les complications liées aux infections. Le choix entre les deux dépendra des besoins spécifiques du patient et des recommandations médicales.

 

Comment se déroule la mise en place d’un cathéter de dialyse tunnelisé ?

 

La mise en place d’un cathéter de dialyse tunnelisé se déroule généralement sous anesthésie locale en salle d’opération. Le chirurgien effectue plusieurs étapes pour assurer un positionnement adéquat du cathéter.

Tout d’abord, l’extrémité du cathéter est placée dans l’oreillette droite du cœur. Cette étape cruciale permet d’établir une connexion directe avec la circulation sanguine. Ensuite, l’autre extrémité du cathéter est fixée au moyen d’un tunnel sous-cutané et de deux fils attachés à la peau. Cette technique de tunnelisation offre plusieurs avantages, notamment une fixation solide du cathéter et une réduction des risques d’infection.

Pour réaliser cette procédure, le chirurgien doit pratiquer une incision au niveau du cou. Une fois la mise en place du cathéter terminée, cette plaie supplémentaire est refermée à l’aide de fils de suture. Dans son ensemble, le placement du cathéter nécessite environ une heure de temps opératoire. Afin de vérifier la bonne position du cathéter, une radiographie du thorax est réalisée pour s’assurer qu’il se trouve correctement positionné.

Il est important de souligner que la mise en place d’un cathéter de dialyse tunnelisé est une procédure chirurgicale délicate qui demande une expertise médicale. L’intervention est effectuée avec précaution pour garantir l’efficacité de l’accès vasculaire et minimiser les complications potentielles. Une fois le cathéter en place, une surveillance régulière et des soins appropriés sont nécessaires pour maintenir son bon fonctionnement et prévenir les infections.

 

Quelle est la conduite à tenir après la mise en place d’un cathéter de dialyse tunnelisé ?

 

Après la mise en place d’un cathéter de dialyse tunnelisé, certaines précautions doivent être prises pour favoriser une guérison optimale et réduire les risques de complications.

Dans les premiers jours suivant l’intervention, il est important d’éviter de trop solliciter votre bras et votre épaule. Il est recommandé de limiter les mouvements excessifs afin de favoriser la cicatrisation. Le pansement appliqué lors de l’intervention doit être conservé en place jusqu’à votre prochaine séance de dialyse, même s’il y a une légère fuite au niveau de la plaie.

Il est courant de ressentir de la douleur et de l’inconfort au site de l’intervention, pouvant s’accompagner de raideurs musculaires. Si nécessaire, vous pouvez prendre un analgésique tel que le Doliprane® pour soulager ces symptômes.

Les points de suture au niveau du cou s’ils ne sont pas résorbables, peuvent être retirés environ deux semaines après l’intervention, tandis que les sutures du cathéter de dialyse doivent rester en place pendant environ six semaines. Au cours des semaines suivantes, les ecchymoses qui peuvent apparaître dans la région du cou diminueront progressivement pour finalement disparaître.

Il est essentiel de suivre les recommandations de votre équipe médicale et de maintenir une hygiène rigoureuse au niveau de la plaie et du cathéter. Tout signe d’infection, de saignement excessif ou de complications doit être signalé immédiatement à votre néphrologue pour une prise en charge appropriée.

 

Quelle est la surveillance du cathéter de dialyse ?

 

La surveillance du cathéter de dialyse est essentielle pour prévenir les complications et assurer un fonctionnement optimal du dispositif. Étant placé dans un vaisseau sanguin majeur, le cathéter nécessite des soins rigoureux et des précautions spécifiques, en particulier pour éviter les infections.

Il est crucial de surveiller en permanence l’état du point d’insertion du cathéter. Tout saignement persistant à cet endroit doit être signalé immédiatement à l’équipe médicale. De même, si vous observez une rougeur ou un gonflement autour du point d’insertion, il est important de prendre contact avec le service de dialyse ou le service des urgences. Ces signes peuvent indiquer une infection ou une réaction anormale qui nécessitent une évaluation et un traitement appropriés.

La douleur est un autre élément à surveiller attentivement. Bien qu’il soit normal de ressentir une certaine gêne après la mise en place du cathéter, une douleur persistante qui ne disparaît pas même avec un antalgique simple doit être signalée à votre équipe médicale. Cela peut être le signe d’une complication ou d’un problème nécessitant une attention médicale immédiate.

En outre, il est important de surveiller votre température corporelle. Si vous présentez de la fièvre et/ou des frissons, il est crucial de contacter immédiatement le service de dialyse ou le service des urgences. Ces symptômes peuvent indiquer une infection systémique, qui nécessite une évaluation et une intervention médicale rapide.

En cas de complications ou de symptômes inquiétants, il est impératif de ne pas tarder à contacter les professionnels de santé compétents. L’intervention urgente d’un médecin peut être nécessaire pour prévenir des complications graves.

La surveillance régulière du cathéter de dialyse, associée à une hygiène rigoureuse et à une communication proactive avec l’équipe médicale, contribue à réduire les risques d’infection et d’autres complications. Veillez à suivre les recommandations et les protocoles spécifiques fournis par votre équipe médicale pour assurer la sécurité et l’efficacité de votre traitement par cathéter de dialyse.

 

Quelle est la bonne conduite à tenir avec un cathéter de dialyse ?

 

La bonne conduite à tenir avec un cathéter de dialyse est essentielle pour assurer son bon fonctionnement et prévenir les complications. Voici quelques consignes importantes à suivre :

  • Tout d’abord, il est crucial de comprendre que votre cathéter de dialyse ne doit être utilisé QUE pour la dialyse. Ne permettez jamais l’administration de médicaments ou de transfusion sanguine par le biais de ce cathéter sans la permission préalable de votre néphrologue.
  • Les soins du cathéter de dialyse doivent être entièrement stériles. Ne tentez jamais de retirer vous-même le pansement et ne manipulez pas le cathéter. En cas de détachement du pansement, vous pouvez temporairement appliquer un autre pansement, mais ne laissez jamais votre cathéter de dialyse découvert.
  • Il est essentiel d’éviter de mouiller votre pansement à tout prix, car un environnement humide augmente considérablement le risque d’infection. La natation ou l’immersion de la partie supérieure du corps dans un bain ne sont pas autorisées. Si votre cathéter est protégé par un pansement adhésif transparent qui reste en place, vous pouvez prendre une douche. Il est préférable de le faire juste avant d’aller à la séance de dialyse afin que l’infirmière puisse retirer le pansement humide et prodiguer les soins nécessaires au cathéter.
  • Des démangeaisons légères autour du pansement ne sont généralement pas préoccupantes. Cependant, si vous remarquez un écoulement de liquide ou de pus, ressentez une douleur, observez une rougeur, un gonflement ou présentez de la fièvre, il est impératif de contacter immédiatement l’unité de dialyse ou, le cas échéant, le service d’urgence. Ces signes peuvent indiquer une infection ou une complication qui nécessitent une évaluation et un traitement médical appropriés.

En respectant ces consignes et en suivant les recommandations de votre équipe médicale, vous contribuerez à maintenir l’intégrité de votre cathéter de dialyse et à minimiser les risques de complications. La vigilance et la bonne conduite sont essentielles pour assurer votre bien-être et le succès de votre traitement.

 

Que faire en cas de saignement du point de ponction du cathéter ?

 

En cas de saignement au niveau du point de ponction du cathéter, il est important de réagir rapidement et de prendre les mesures appropriées. Voici ce que vous devez faire :

  • Tout d’abord, exercez une pression ferme sur le point de ponction immédiatement à l’aide d’une gaze stérile, d’un mouchoir ou d’une serviette propre. Maintenez cette pression pendant quelques minutes pour permettre à la coagulation de se produire.
  • Après environ 15 minutes, vérifiez si le saignement s’est arrêté. Si c’est le cas, toussez légèrement et observez si le saignement recommence. Si aucun saignement ne se produit, vous pouvez relâcher la pression. Cependant, si le saignement persiste, répétez la procédure en exerçant une pression continue sur le point de ponction.
  • Il est essentiel de contacter immédiatement le service de dialyse ou les urgences pour signaler le saignement et suivre leurs instructions. Ils seront en mesure de vous guider sur les mesures supplémentaires à prendre et de vous fournir l’assistance nécessaire.
  • Pendant ce temps, gardez un œil attentif sur le point de ponction jusqu’à ce que vous arriviez à l’hôpital ou à la clinique de dialyse. Évitez tout mouvement brusque ou effort excessif qui pourrait aggraver le saignement. Soyez vigilant et prêt à agir en cas de reprise du saignement.

Rappelez-vous que le saignement du point de ponction du cathéter est une situation qui nécessite une attention immédiate. Ne négligez pas cette situation et recherchez une assistance médicale dès que possible. Les professionnels de la santé seront en mesure de prendre les mesures nécessaires pour arrêter le saignement et garantir votre sécurité.

 

Que faire si l’extrémité du cathéter est sortie suite à une traction malencontreuse ?

 

Si l’extrémité du cathéter est sortie suite à une traction malencontreuse, il est important d’adopter les mesures appropriées. Voici ce que vous devez faire :

  • Il est crucial de ne jamais pousser le cathéter vers l’intérieur, car cela pourrait entraîner une introduction de bactéries dans la circulation sanguine. Il est préférable de ne pas manipuler le cathéter davantage.
  • Si le cathéter n’est pas complètement sorti, vous pouvez le fixer en place en utilisant un sparadrap ou un pansement adhésif. Assurez-vous de bien sécuriser l’extrémité du cathéter pour éviter tout mouvement ou traction supplémentaire.
  • Après avoir fixé le cathéter, il est impératif de vous rendre immédiatement à la séance de dialyse ou au service des urgences. Il est essentiel de signaler l’incident et de demander une évaluation médicale pour réinsérer correctement le cathéter ou prendre les mesures appropriées.
  • Il est important de ne pas tenter de réinsérer le cathéter vous-même ou d’effectuer des ajustements sans avis médical. Seul un professionnel de la santé qualifié pourra évaluer la situation et prendre les mesures nécessaires pour garantir votre sécurité.

N’oubliez pas qu’en cas de sortie partielle ou complète de l’extrémité du cathéter due à une traction malencontreuse, une intervention médicale est indispensable. Ne tardez pas à vous rendre à l’unité de dialyse ou au service des urgences pour recevoir les soins appropriés.

 

 

Le cathéter de dialyse est un tube souple en matière plastique inséré dans l’un des principaux vaisseaux sanguins à travers la peau. L’autre extrémité reste à l’extérieur du corps et est reliée à la machine de dialyse lors du traitement. Contrairement à une fistule artério-veineuse, il peut être utilisé immédiatement après sa mise en place.

Le cathéter de dialyse temporaire est souvent utilisé en situation d’urgence et ne peut rester en place que pendant une durée maximale de 7 à 10 jours. Le cathéter tunnelisé, ou permanent, présente moins de risques d’infection et de saignement et peut rester en place pendant plusieurs semaines ou mois.

La mise en place se fait généralement sous anesthésie locale en salle d’opération. Le chirurgien positionne l’extrémité du cathéter dans l’oreillette droite du cœur et l’autre extrémité est fixée sous la peau. Une radiographie du thorax est réalisée pour vérifier la position du cathéter.

Il est important d’éviter de trop solliciter le bras et l’épaule, de limiter les mouvements excessifs, et de maintenir une hygiène rigoureuse au niveau de la plaie et du cathéter. Tout signe d’infection, de saignement ou de complications doit être signalé immédiatement.

La surveillance du cathéter est essentielle pour prévenir les complications. Il faut surveiller l’état du point d’insertion, la douleur, la température corporelle, et suivre les recommandations médicales pour assurer la sécurité et l’efficacité du traitement.