Que sont les vertiges d’origine vasculaire ?
Le vertige est la sensation, l’illusion de la rotation des objets autour de soi. Les manifestations du vertige sont variables : il peut s’agir d’une grande crise de vertige rotatoire ne permettant pas de se tenir debout ou d’une simple sensation d’instabilité, d’ébriété.
Le vertige est un symptôme (un signe) fréquent, mais peu spécifique : 30% de la population française présente un trouble de l’équilibre à un moment donné de sa vie. Il peut résulter de plusieurs causes : désordre de la partie postérieure de l’oreille interne (le vestibule), tumeur cérébrale et bien entendu le vertige d’origine vasculaire.
Le vertige vasculaire résulte d’un défaut d’irrigation, soit de l’organe de l’équilibre (le vestibule), soit des centres nerveux impliqués dans l’équilibre, à savoir le cervelet et les noyaux nerveux contenus dans le tronc cérébral (structures nerveuses situées à la base du cerveau).
Quels sont les symptômes potentiellement associés aux vertiges ?
Les nausées et les vomissements sont très fréquents car les noyaux vestibulaires (centres nerveux impliqués dans l’équilibre) sont très proches du noyau du nerf pneumo gastrique, qui est impliqué dans l’innervation à la fois du poumon et du tube digestif (d’où nausées et vomissements). Le vertige peut être également associé à des signes auditifs : baisse de l’acuité auditive, voire de surdité franche et surtout des acouphènes qui sont des bruits parasites à type par exemple de papier froissé ou de sifflements. Quand la partie postérieure de l’oreille interne est irritée, cela va entraîner des mouvements en saccades des yeux totalement involontaires : le nystagmus. Des maux de tête peuvent également être associés. Dans des cas beaucoup plus graves, il peut y avoir des troubles de la vigilance voire de la conscience (coma). Des signes visuels associés sont fréquents et leur expression peut être très variée à type de vision double, perte temporaire de la vision d’un œil, perte du champ visuel d’un œil. Le patient peut également se plaindre d’un scotome visuel : tâche positive à type de point brillant ou négative à type d’ombre et qui reste permanente dans la vision de l’œil du patient.
Quels sont les risques liés aux vertiges ?
Le risque le plus banal du vertige qu’il soit vasculaire ou non est, bien entendu, la chute avec un risque évident de traumatisme. Celui-ci est cependant limité par le fait qu’en général le patient ne perd pas connaissance. Il peut donc se rattraper aux objets qui l’environnent et amortir le cas échéant sa chute.
Le vertige est assimilable à la douleur : c’est un signe d’alerte. Le vertige d’origine vasculaire est un symptôme qui peut résulter de plusieurs causes dont les risques sont liés directement à leur cause, les plus graves étant ceux liés à un accident vasculaire cérébral (AVC).
Quels sont les principaux examens à pratiquer ?
Ces examens sont précédés d’un interrogatoire du patient et d’un examen clinique rigoureux.
a-) L’écho-doppler des vaisseaux cervicaux est l’examen de base. Il utilise les ultrasons. Il s’agit d’un examen non douloureux non dangereux, répétitif : on dit qu’il est non invasif. Il permet de voir les artères carotides jusqu’à l’angle de la mâchoire, les artères sous-clavières et les artères vertébrales. Le doppler permet également d’identifier clairement une inversion du flux sanguin dans le vol vertébral. En cela, il renseigne sur la physiologie c’est à dire le fonctionnement circulatoire.
b-) L’angio-scanner : il s’agit d’un examen utilisant les rayons X associé à l’injection d’un produit de contraste iodé. Cet examen est très performant pour visualiser les artères aussi bien dans le cou que dans le cerveau. Il a des limitations chez l’insuffisant rénal et le patient allergique aux produits de contraste iodés.
c-) L’IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique nucléaire) utilise l’effet d’un puissant champ magnétique. Cet examen est très performant pour visualiser les structures nerveuses. On peut y adjoindre l’injection d’un produit de contraste, le Gadolinium, qui permet de donner aussi des images précises des carotides et des vertébrales dans le cou et le cerveau.
d-) Une exploration ORL clinique et para-clinique (examens complémentaires) est nécessaire dans la majorité des cas.
Le diagnostic différentiel (comment ne pas confondre avec les autres causes de vertiges)
II faut d’abord éliminer les faux vertiges. Il y a ceux engendrés par les hauteurs : peur du vide (acrophobie) ou ceux que l’on peut ressentir au milieu d’une foule grouillante (agoraphobie). Le faux vertige peut résulter d’une simple crise d’angoisse ou une attaque de panique. Enfin peuvent être considérés comme faux vertiges ceux liés à l’extrême faiblesse ou dans le cadre de l’hypotension orthostatique (éblouissement passager quand on se lève rapidement).
Démêler la cause d’un vertige vrai est parfois une tâche peu aisée. En dehors du vertige d’origine vasculaire, qui représenterait 20% des vertiges vrais, il peut s’agir d’un vertige d’origine ORL pure lié par exemple à une maladie du vestibule (partie postérieure de l’oreille interne), d’une tumeur cérébrale, d’une tumeur bénigne du nerf auditif (neurinome de l’acoustique) ou encore d’une migraine. Il ne faut pas oublier les vertiges en relation avec la toxicité de certains médicaments, agressifs pour le vestibule (anti-inflammatoires par exemple). Ce véritable catalogue rend compte de la complexité que peut revêtir dans certains cas l’analyse et l’exploration d’un vertige.